Les TSA au sein des TND
Les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) sont des troubles appartenant à la catégorie des troubles du neurodéveloppement (APA 2015), c’est-à-dire qu’ils se manifestent précocement dans le développement, durant une période de fort développement cérébral, et engendrent des particularités du fonctionnement personnel, social, scolaire ou professionnel.
Les TSA sont présents dès la petite enfance, les premiers signes apparaissant généralement entre 18 et 36 mois. Il est possible de poser un diagnostic de TSA à partir de 24 mois, néanmoins les répercussions amenant à un diagnostic peuvent se manifester plus tard, en fonction du contexte et de la trajectoire développementale de l’enfant.
Signes cliniques des Troubles du Spectre de l’Autisme
Le TSA est un trouble du neuro-développement qui se caractérise par des altérations dans 2 domaines principaux (une dyade).
Si l’association de particularités de la communication sociale et de comportements répétitifs est présente dans tous les TSA ; il existe toutefois une grande variabilité dans l’expression clinique des troubles et dans leur intensité, ce qui a amené l’introduction de la notion de Spectre, pour rendre compte de la grande diversité des fonctionnements des personnes avec autisme. Ainsi, il peut être précisé un «niveau de sévérité» en fonction du niveau de soutien dont la personne avec TSA a besoin au moment du diagnostic.
Pour vous informer sur les critères diagnostics vous pouvez vous référez au DSM5.
Particularités de Fonctionnement
Les signes de l’autisme, observables à travers des comportements particuliers, sont en fait le reflet d’un fonctionnement spécifique, d’une manière particulière de percevoir le monde. De nombreuses recherches sont actuellement en cours sur ce sujet et évoquent différentes hypothèses.
On décrit notamment un trouble de la modulation sensorielle ainsi que des styles cognitifs particuliers.
Les personnes TSA rencontrent fréquemment des difficultés pour filtrer les informations sensorielles. Leurs réactions à certaines stimulations sensorielles peuvent être atténuées ou amplifiées, et certaines sensations peuvent être recherchées activement. Il existe toutefois une grande hétérogénéité en ce qui concerne la forme que prennent ces particularités sensorielles.
Sur les plan des particularités dites « cognitives », on retrouve un surfonctionnement du traitement local rendant le traitement global plus couteux et parfois moins spontané. Cela peut se traduire par exemple par une attention davantage focalisée sur les détails dans l’observation d’une scène visuelle, dans le traitement du langage, ou encore dans le décryptage d’une scène sociale, entravant l’accès rapide aux éléments les plus pertinents et de ce fait l’accès au sens.
A l’inverse, ce surfonctionnement du traitement des détails peut également constituer une force dans la résolution de certains tâches de type puzzle, ou certaines situations quotidiennes et professionnelles.
D’autres particularités cognitives sont également décrites telles que les difficultés de théorie de l’esprit (capacité à attribuer aux autres et à soi-même des états mentaux, comme des intentions, souhaits, croyances, désirs, connaissances) qui peuvent engendrer des mésinterprétation de situations sociales.
Les particularités des fonctions exécutives, fonctions impliquées dans l’élaboration d’un plan d’action et l’ajustement dans les situations non routinières, traduisent également un fonctionnement cognitif particulier. Cela peut se traduire par des difficultés à s’organiser dans les tâches de la vie quotidienne (par exemple s’habiller ou encore prendre rendez-vous et se rendre chez le médecin), et participe aux difficultés à appréhender les changements retrouvées chez les personnes avec TSA.
Les comorbidités
Outre les comorbidités avec les autres troubles du Neuro-développement, on recense un certains nombres d’autres comorbidités, à la fois génétiques, neurologiques et psychiatriques. Les principales comorbidités sont rapportées dans le schéma suivant :
Prévalence, étiologie et facteurs de risques
Actuellement , il n’existe pas d’étude épidémiologique en France, cependant les experts évaluent la prévalence des TSA à 1%, soit environ 700 000 personnes. L’autisme montre une augmentation croissante dans tous les pays. L’ensemble des causes de cette augmentation n’est pas établie, néanmoins, elle pourrait d’une part être le reflet d’une meilleure description des troubles et d’un meilleur accès au diagnostic, et d’autre part la conséquence d’une plus grande exposition à des facteurs environnementaux ( ex : virus, toxiques etc.).
Le TSA a une origine neuro-développementale, qui se traduit par des particularités précoces du développement et de l’organisation du cerveau, notamment dans les régions impliquées dans le développement des compétences sociales et de la communication. Les chercheurs s’accordent aujourd’hui sur une étiologie multifactorielle de l’autisme, avec cependant une forte composante génétique. On recense aujourd’hui plusieurs centaines gènes impliqués. La piste des facteurs environnementaux (virus, toxique, neuro-inflammation etc.) est également en cours d’étude à l’heure actuelle. En revanche , la Haute Autorité de Santé rappelle que les facteurs psychologiques parentaux et les modalités d’interactions précoces n’expliquent en aucune façon la survenue de TSA.
Pour aller plus loin :
• DSM 5
• Participate
• Planète autisme
• Canal autisme
• Bulletin scientifique de l'ARAPI